Mission novembre 2019

Il y aura toujours du stress avant une mission, quelle que soit l’avance que l’on prenne pour sa préparation…mais cette fois-ci, cela a été particulièrement difficile à assumer : le dédouanement !

Malgré un courrier incessant entre l’hôpital et nous-même, faute à l’administration des douanes ougandaises, nous n’avions toujours aucun document deux jours avant le départ ! La bombe a été amorcée lorsque j’ai annoncé à la direction de l’hôpital que j’allais annuler la mission. De se retrouver démunis du très important équipement que nous amenions dans nos valises, c’était un voyage pour rien ! La mission durait une semaine, pas assez de temps de récupérer ce matériel donc pas d’opérations envisageables.

Les valises contenaient des générateurs, des moniteurs, du matériel de chirurgie urologique, de quoi réparer la fluoroscopie et du matériel d’anesthésie.

La bombe a eu son effet : un membre du personnel a été expédié d’urgence à Kampala pour discuter de vive voix avec un bureau de dédouanement et nous avons évité les trois scanners qui trônent aux arrivées de l’aéroport ! OUF.

Dr Gideon Kurigamba nous attendait avec impatience et se réjouissait de cette mission depuis des mois. Une première mission avec le Dr Farshid Fateri en 2013 l’avait intéressé à l’urologie, expérience vécue à nouveau en 2017. Cette fois, il s’agissait d’aborder un aspect plus difficile sous forme de résection endoscopique de la prostate. Cette opération qui se fait par voie interne ( l’urèthre ) évite la cicatrice abdominale et permet la reprise des activités après quelques jours. En outre, elle ne nécessite en général pas d’une anesthésie générale. Offrir cette option à des patients encore très actifs, handicapés par la nécessité d’une sonde fréquemment permanente, est un atout pour cet hôpital qui essaye aussi d’attirer les patients aisés par des spécialités accessibles uniquement dans la capitale à 10 heures de route. Cette chirurgie «  spécialisée » permet d’assumer un peu plus le salaire du personnel et de compenser l’absence de paiement par les patients démunis.

Cette mission trop courte a été relativement stressante : apprendre à un jeune chirurgien la technique de la chirurgie endoscopique ne se fait pas en quelques jours !

Trente-sept patients se sont présentés à la consultation préopératoire, un tri ayant déjà été effectué avant notre arrivée. Vingt-sept patients ont bénéficiés d’une intervention dont 11 résections endoscopiques de la prostate, deux résections endoscopiques pour tumeur de la vessie et 6 sténoses de l’urèthre. Un patient qui a subi un accident de circulation avec déchirure de l’urèthre lors de notre séjour a pu profiter de la présence du Dr Fateri. Quelques enfants ont également bénéficiés de sa présence pour des corrections d’hypospadias.

Le Dr Fateri a été assisté par une instrumentiste encore inconnue de l’hôpital, Daphné Mermod, dont l’expertise a été vivement appréciée. Elle s’est aussi astreinte à faire de l’enseignement quant à l’entretien du matériel apporté et qui est très fragile.

Deux anesthésistes ont fait ce chemin avec nous, le Dr Ralph le Dinh, un habitué de nos missions, et Dr Corinne Grandjean, qui s’est totalement intégrée à l’équipe d’anesthésie au point d’être invitée à danser le dernier soir !

Enfin, l’équipe de radiologie : après tant d’années d’effort, quelle satisfaction de voir que les locaux sont bien entretenus, le matériel rangé et que la machine à développer fonctionne toujours . Notre technicien de fortune , Moses, continue à prendre très au sérieux son rôle. Il a profité de la présence de Dominique Schmid et de Philippe Besson pour parfaire ses radiographies et apprendre de nouveaux positionnements. Les doses ont aussi été réadaptées au nouveau matériel et Philippe a enregistré toutes les valeurs en cas de nouvelle visite de l’Atomic Energy Council (qui nous avait verrouillé la machine de radiologie en début d’année. cf. mission mars 2019).

Le stérilisateur a été livré une semaine avant notre arrivée mais refuse de fonctionner : Le diagnostic de Philippe est un défaut de la pompe. Après quelques coups de fils, il est décidé de recommander une pompe…sous garantie.

Mais qui va l’installer ??????? encore un défi  à relever à la prochaine mission. Entre-temps, il est prêt avec un apport d’eau extérieure pour cette pièce sans arrivée d’eau !

Il reste à organiser une suite à cette aventure urologique pour que tout l’investissement en temps, énergie et en moyens ne se perde pas.

Dominique Schmid, Dr Farshid Fateri, Philippe Besson, Dr Corine Grandjean, Daphné Mermod,

Dr Forat Sadry Dr Ralph le Dinh