Mission Urologique de mars 2024

Lorsque l’on part en petit équipe, l’impression est que l’organisation sera plus facile et que la personne qui s’occupe de s’assurer de la bonne marche du camp va s’ennuyer… Ce n’est jamais le cas.

Il y a eu le camp d’urologie mais aussi le suivi de l’installation des panneaux solaires et, le casse-tête habituel, quant au repérage des patients dont le nom change à chaque intervention (consultation, radiographie, opération, laboratoire…) et la non convivialité du PACS (système d’archivage radiologique).

En urologie, la bonne surprise était que l’appareillage amené auparavant était encore fonctionnel. Quelques accessoires nécessaires ont été apportés par les urologues, le Professeur Thomas Gasser et le Dr Patrick Maurer.

Notre déception était l’absence du Dr Balaam Nkunda qui, à la dernière minute, nous a fait savoir qu’il subissait des examens en Tanzanie où il poursuit la formation d’urologue que nous sponsorisons. Il a promis d’être présent en février 2025, date du prochain camp d’urologie.


A défaut, c’est le jeune chirurgien sur place, le Dr Daniel Izimba qui a profité de l’enseignement des urologues, le but étant de poursuivre ces opérations en notre absence.

Nous avions la compagnie d’un jeune médecin, Andrew Kizito, qui vient d’être diplômé. Il s’est avéré non seulement utile mais aussi brillant et parfaitement à l’aise dans un contexte de travail nouveau pour lui. Il nous a été adressé par Mme Eva Winizki qui préside une fondation d’aide aux études de jeunes ougandais (UECD : Uganda Empowerment and Career Development).

Il y a eu plus de 60 consultations et 43 interventions : 20 TURP (prostatectomie par voie endoscopique) dont 2 avec castration pour cancer de la prostate, 3 prostatectomies ouvertes (prostates trop grandes) , 10 uréthrotomies par voie endoscopique pour des sténoses urétrales, dont un jeune homme envoyé à Kampala lors de la mission de 2022 et dont la sténose récidivait. Ont aussi été pratiqués : 3 orchidectomies, une urétroplastie, une réparation de valves postérieures chez un enfant de 5 mois, un hypospadias chez un adolescent de 15 ans opéré par le chirurgien local, une incision du col vésical..
La priorité était donnée à tous les porteurs de sonde urinaire, que ce soit des sondes vésicales (sus-pubiennes) que urétrales (vois basse).


Trois biopsies ont été pratiquées en raison d’un doute quant à la présence d’un cancer de la prostate et en radiologie, un patient présentait un carcinome de la vessie et a bénéficié d’une instillation de chimiothérapie (Mitomycine).

Grace à la radiologie,11 urétrographies ont confirmé la nécessité d’intervention chez 6 patients.
Nous déplorons deux échecs : un patient de 73 ans avec une sténose trop proximale de l’urèthre et un patient tétraplégique de 55 ans présentant une fistule à la peau depuis son urèthre membraneux (en dessous de la prostate).
Les urologues ont pu profiter de la présence d’un anesthésiste allemand qui accompagne nos camps, le Dr Dieter Braun. Il est toujours aussi frustré par l’état des moniteurs mais semble s’être fait une raison !!!!
Et les volants explicatifs du post-opératoire ont été particulièrement appréciés !

Daniel, Patrick Maurer, Thomas Gasser, David et Andrew

A notre retour, nous avions rdv avec le Professeur Frank Asiimwe,chef du département d’urologie à l’hôpital universitaire de Kampala, l’hôpital de Mulago : son activité principale est actuellement la mise en route des transplantations de rein car la demande de dialyse explose. Il est prêt à collaborer avec l’hôpital communautaire de Bwindi en y envoyant des jeunes médecins et en acceptant des stagiaires dans son département. Nous avons la chance qu’il ait fait ses études en Tanzanie, à l’hôpital où nous sponsorisons actuellement le Dr Balaam Nkunda.

A trois reprises, les interventions ont été interrompus par des coupures de courant. Plus que jamais, alors que nous avons vécu trois jours sans pluie et des températures exceptionnellement élevées – du jamais vu-, nous savons que notre projet d’installation de panneaux solaires est justifié.

Evidemment, il y a eu des embûches : ces panneaux devaient être fonctionnels à notre arrivée et nous étions accompagné, dans un but de contrôle, par Monsieur Tyler Bacciarini, ingénieur électricien, qui nous a aidé à mettre ce projet en place et qui nous avait accompagné il y a un an.
Il s’est avéré que tous les toits désignés ne pouvaient supporter le poids des panneaux et que l’étanchéité de certains seraient mise à contribution. Il a donc fallu trouver un terrain qui permette l’installation des panneaux résiduels au sol, au grand dam de tous car c’était un espace vert, aimé des patients, qui allait être sacrifié. En plus, il y a eu un retard de livraison de panneaux.

A ce jour, l’installation est enfin terminée et la mise en route ne va tarder….
Affaire à suivre de près, d’autant plus que nos généreux donateurs s’attendent naturellement à ce suivi.

En physiothérapie, tout va bien ! le local prévu à cet effet était d’une chaleur étouffante car construit à partir de conteneurs…mais « on » va y remédier. Il y a là du travail : patients handicapés, traitements post-opératoires, enfants retardés… Diana et Jackie que nous allons aussi sponsoriser sont très appréciées !

Jackie et Diana

Enfin, et ce n’était pas des moindres, il y a eu des colloques entre la radiologie, l’informatique et les installateurs de la radiologie digitalisée aux Etats-Unis…par WhatsApp, Zoom et TeamViewer (avec des horaires difficiles à concorder !) Il s’agissait d’installer un système d’archivage plus convivial…ce qui a été finalement réalisé.

Reste à résoudre le problème des noms des patients…un colloque donné à ce sujet devrait motiver les personnes concernées à ne pas écrire les noms phonétiquement !!!!!


Le prochain camp est prévu en 2025, au début du mois de février.


Reste à organiser le prochain camp d’orthopédie en octobre 2024…et le Dr Kohut va nous manquer !

FS avril 2024